Nour et Zina ont fait le compte de leurs points communs. Elles en ont dénombré trois cent cinquante et un. En cherchant bien, elles auraient pu en trouver encore beaucoup d’autres, mais la récréation était presque terminée. Et puis... « Trois cent cinquante et un points com- muns, c’est déjà pas mal ! dit Nour. — Oui, c’est autant que le nombre d’appartements du Paquebot ! » répond Zina en tirant sa copine par la main pour vite aller se ranger sous le préau. Pourtant, la cloche n’a pas sonné. Mais en ce début d’année scolaire, la classe entière frémit devant madame Flappi, la nouvelle maîtresse. Elle n’a pourtant pas une tête de vieille bique. Elle est jolie, jeune, elle a une voix de sirène. Elle sent bon - une espèce de parfum au citron... Bref ça se voit, qu’elle pourrait être sympa. Seulement, non. Madame Flappi n’est ni sympa ni douce ni chaleureuse. Elle est aussi belle et élégante que froide comme un glaçon. On dirait que quelque chose chez elle est grippé. Comme si elle était restée bloquée sur la case « mauvaise humeur ». Dès qu’elle ouvre la bouche, c’est au mieux pour râler, au pire pour hurler. C’est dommage. Elle serait bien plus belle si elle ne se tordait pas la figure en criant. Sans compter que la classe de Nour et de Zina n’est quand même pas si terrible que ça...

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